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Apocalypso et La Jussienne
Notre prochaine exposition qui se déroulera du 6 au 28 mars, fait une petite entorse à l’art urbain, en accueillant la plasticienne Annie-Claire Alvoët pour la seconde fois, après le succès de Body & Soul.
Avec Apocalypso l’artiste revisite les textes de l’Apocalypse et du Cantiques des Cantiques. Quant à la Jussienne, contraction de l’Egyptienne, c’est d’une prostituée repentie qu’Annie-Claire Alvoët se saisie.
Apocalypso :
Apocalypso est un double cycle de peintures qui met en image le Cantique des Cantiques et l’Apocalypse. Cette association est presque une évidence, ils sont Eros et Thanatos. Les peintures ont pris le parti de suivre scrupuleusement la structure de chaque texte et forment donc un ensemble de 30 toiles (8 cantiques, 22 chapitres d’Apocalypse). De format 195X130 cm pour le Cantique, surface qui peut recevoir les ébats amoureux d’un couple, et 70X70 cm pour celui de l’Apocalypse, le chiffre 7 étant celui de la plénitude. Si l’approche picturale est évidemment plus voluptueuse dans le Cantique et plus épisodique pour l’Apocalypse, le style qui s’y développe brouille les pistes pour perturber la lecture, quoi de plus normal pour des textes à la canonicité contestée et aux interprétations erronées.
La Jussienne :
Série réalisée autour de Marie l’Egyptienne, prostituée repentie, dont le corps est dépassé par son comportement jusqu’au-boutiste dans la luxure comme dans la contrition. Pour ces compositions, Annie-Claire Alvoët utilise des photos des Femen, mouvement ukrainien de féministes activistes dont les provocations en public avec l’arme-faiblesse de la nudité offrent des clichés iconiques de premier choix. Elle retravaille ces images en morcelant les figures, et en particulier en développant les chevelures en mouvement. Le format des toiles, carré d’un mètre, brouille le sens de la vision. Sa régularité est aussi une contrainte intéressante pour la figure qui doit lutter et imposer son irrégularité.
L’Égyptienne lutte contre les carcans sociaux, y compris celui qui cherche à constituer des individus comme un tout. Jussienne, des compositions qui disloquent et réorganisent les figures à l’infini, une peinture à l’image de l’Égyptienne, voluptueuse et écorchée.